A la maison, il y en avait trois qui m’attendaient, Danielle, Michel et Christian
qui se demandait si la p’tite sœur, c’était un garçon ou une fille ! …

Devant la fenêtre de la chambre de nos parents, un figuier blanc avait pris des proportions monumentales, on y grimpait comme des singes pour récolter les figues et l’on se souvient toujours de l’odeur des confitures … Un merle venait piquer dans les figues tous les matins, cet idiot se posait sur le bord de la fenêtre de nos parents et voyant son reflet dans la vitre, il tapait jusqu’à se faire saigner.

On avait aussi des bananiers : sur la photo, on voit le premier régime de bananes que Papa a récolté.  Maman mettait le régime de bananes dans un grand plateau en cuivre sur le buffet de la salle à manger. Un jour, Christian en avait avalé 21 à la suite, si je me souviens bien ! !  (c’était des petites bananes).

 Du côté du boulevard Joseph Caillaux, on avait des poinsettias qui mesuraient plusieurs mètres de haut, rien à voir avec les petites plantes qui sont vendues dans les jardineries à Noël ! quand Maman voulait un bouquet, elle coupait les fleurs et brûlait les extrémités sur le gaz pour coaguler le latex, de cette manière, le bouquet durait longtemps.

Devant la fenêtre de la chambre des filles, Papa avait planté des papayers. On en faisait des salades de fruits avec des grenades et des oranges.

Il y avait aussi des ricins, et cela avait failli tourner au drame parce que les garçons avaient mangé les graines et s’étaient empoisonnés !

Cette dinde n’était pas ordinaire, elle volait ! C’est vrai qu’à force de la gaver de piments ( ! !), elle s’était senti pousser des ailes. Un jour, elle s’est envolée. Un garçon l’a retrouvée sur la plage et l’a rapportée au commissariat, comme le commissaire était notre voisin et savait que nous avions une dinde, il nous l’a rapportée.

Un jour, Mohammed nous a apporté un petit mouton . Il était trop mignon, mais le mouton est devenu bélier et se sentant un peu à l’étroit dans le poulailler, il chargeait à chaque fois que quelqu’un passait devant la porte, en particulier, pour répondre à nos provocations d’affreux gamins. Il a mal fini (pour lui !) et j’ai eu une superbe descente de lit ! !

Danielle participait aux soins infirmiers des tortues,
(c'était une vocation refoulée),
avec des douches pour faire briller la carapace, des collyres dans les yeux
car elles avaient toujours les yeux larmoyants, le vernis à ongles pour durcir
leurs griffes. On les embêtait plus qu'on ne leur faisait du bien, les pauvres!!


La plage, les promenades, les pique-niques, les souks, la chasse, les circuits, 
l’école, le lycée, un peu aussi, dix ans ont passé et un jour, Papa nous a dit :
on rentre en France.

Maman a pris une dernière photo depuis l’hôtel Gautier, (c'était le 4 juillet 1957)

On s’est installé à Forcalquier, en Provence, un
matin, aux informations, Maman a entendu que Agadir n’existait plus :
où étaient tous nos amis restés là-bas ? qui avait échappé à ce cauchemar ?

Ah les grandes soeurs ! Regardez un peu le sérieux de la mienne dans le rôle de nounou ! ... et les deux frères ! et quand Danielle abandonne, c'est Michel qui s'y colle ! Trop dur d'être le dernier d'une couvée ! Cliquez sur les photos pour les agrandir dans la galerie... adorables photos d'enfants, Régine, ça ne m'étonnerait pas que Cricri les ajoute dans sa rubrique barboteuse! (Flo)