Mon livre "Hagadat Agadir, Récit d'une ville détruite" est né il y a deux jours. Haleluya!!
Je vous joins en pièce attachée la couverture du livre (320 pages) en hébreu. Il contient trois parties: la première (200 p.) est une recherche historique sur la ville, sa naissance, son développement, ses communautés, ses rêves et ses espoirs, sa destruction et sa renaissance. La seconde partie (100 p.) est une recherche ethnographique qui retrace le vécu de 13 rescapés et la troisième partie est une liste partielle des sinistrés juifs de la catastrophe.
Vous êtes invités à me contacter pour plus de renseignements ou pour la commande du livre.
Orna Baziz
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Orna Baziz
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29 mars 2009
Quel bonheur et quelle bénédiction des amis comme vous! Merci encore pour vos encouragements. Voici un petit résumé de la soirée d'études en l'honneur de Hagadat Agadir.
La soirée à mon sens était une des plus émouvantes de ma vie. J'ai pensé à vous, à tous mes amis qui auraient souhaité être à mes cotés. J'ai surtout pensé très fort à tous ceux qui nous ont quitté lors de cette nuit fatidique. Qu'auraient ils dit? Sourient ils du haut des cieux? Ils sont à jamais éternisés dans mon livre. Quelle satisfaction! Grâce à Dieu!
Professeur Yom Tov Assis, historien et directeur de l'Institut Ben Tsvi, a présidé la soirée. Il a commencé par dire que lors de ses trois visites à Agadir, il n'a jamais cessé de penser à cette ville qui après avoir vécu une période de sereinité et de prospérité, la voilà plongée dans l'obscurité la plus complète de sa destruction. Et voilà sa renaissance qui resplendit.
Dr Haim Saadon, historien que vous connaissez, spécialiste des communautés de l'est, a souligné la particularité du travail de mémoire accompli. Il a analysé les conditions en général de mémorisation d'une place ou d'une communauté. Ce travail se fait rarement par une personne qui prend sur soi ce défi. Le travail d'historien, d'anthropologue, de psychologue du sinistré s'effectue en général par des équipes de spécialistes. Il a salué mon courage et ma persévérance.
Professeur Eliezer Weitztoum, professeur en psychiatrie, psychanalyste et écrivain, a examiné le livre sous l'angle de "Deuil et perpétuation de la mémoire". Quelles sont les réactions humaines à ces moments d'apocalyptique? Le travail de deuil?! Il a rappelé les grands courants en psychologie qui se sont penché sur ce phénomène. Il s'est arrêté sur les spécificités du trauma spécialement dans notre pays qui n'arrête pas de connaître de près des situations traumatiques. Selon lui, la vérité israélienne éclaire différemment ce problème. Il s'avère que le deuil ici prend un tournant national qui va en s'aggravant. Les familles qui perdent un fils ou un mari à l'armée ou lors d'un événement terroriste n'arrêtent jamais leur deuil qui grandit avec le temps. Il a parlé du silence extérieur qui prend un visage de normalité par rapport à ce dialogue qui ne cesse de se faire avec le disparu et à créer des remous dans l'intériorité de l'endeuillé qui porte au faite toute sa vie son deuil. Le besoin d'éterniser, de commémorer le disparu devient vital mais combien impossible à réaliser. Il a dit aussi qu'il devine le travail de réparation qui devrait être ma récompense. Evidemment il a fait le lien qui s'imposait entre ma thèse de doctorat sur le thème kabbalistique de la brisure des vases et ce retour à l'expérience vivante de brisure du monde de mon enfance.
Uziel Hazan, avocat et un des meilleurs écrivains israéliens de souche marocaine a vérifié la qualité poétique du livre. Il s'est arrêté sur chacun des chapitres et en a fait l'éloge. Il a vu dans le livre un hommage à toutes les communautés. Il a retenu la sensibilité de l'auteur conjuguée à son sens de méthodologie scientifique.
Mon allocution que je traduirais un de ces jours a bouclé la soirée.
Le public était nombreux et très enthousiaste. Chacun est venu me féliciter et m'embrasser. C'était très touchant.
Orna
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